Les réactions se multiplient après les déclarations du président de Naples, Aurelio De Laurentiis sur les joueurs africains et la Coupe d’Afrique des Nations. Après Khalidou Koulibaly ancien joueur de Naples et Patrice Motsepe président de la CAF par un communiqué officiel, c’est autour d’Aliou Cissé de se prononcer.
Le sélectionneur de l’équipe nationale du Sénégal comme beaucoup d’africains est sous le choc. Le président du club Italien de Naples a déclaré dans une interview accordée au média économique Wall Street Italia qu’il ne recruterait plus à Naples d’internationaux africains souhaitant disputer la CAN, souvent organisée en hiver.
Ce dernier estime que l’organisation de la CAN tous les deux ans, le plus souvent en hiver constitue un manque à gagner pour son club qui devra laisser les joueurs rejoindre leurs sélections. « Ne me parlez plus des footballeurs africains. Je n’en prendrai plus, tant que la Coupe d’Afrique des nations sera organisée au milieu de la saison. Sauf s’ils renoncent à la disputer », a déclaré le dirigeant italien et producteur de cinéma de 73 ans.
Au micro de BBC Sports Africa, Aliou Cissé a réagi à la déclaration du président du Napoli. « J’ai beaucoup de respect pour De Laurentiis, mais je le mets au défi d’essayer de ne pas recruter de joueurs africains. Un joueur de football peut jouer pour douze clubs, mais il n’aura qu’une seule équipe nationale. Les clubs ne seront jamais au-dessus de notre drapeau et de nos équipes nationales », a lâché le sélectionneur du Sénégal, vainqueur de la CAN 2022 en début d’année avant de poursuivre : « Chaque Sénégalais qui joue en Europe, où qu’il soit, je l’appellerai pour défendre les couleurs de la nation, s’il est compétent. Évidemment, les clubs ont peur de la Coupe d’Afrique des nations, mais c’est important pour notre pays et notre continent. »
« Pourtant, nous sommes à cinq heures (d’avion) de l’Europe »
De façon claire, le capitaine de l’équipe du Sénégal quart de finaliste au mondial 2002 pense que les internationaux africains ne sont pas traités comme les autres sur ce sujet : « Pourquoi le débat n’existe que lorsqu’il s’agit de joueurs africains ? Quand un Brésilien est appelé par sa sélection, il n’y a pas de débat. Pourtant, nous sommes à cinq heures (d’avion) de l’Europe, alors qu’en Amérique du Sud, ils sont à dix-sept ou dix-huit heures. Les clubs devraient dialoguer avec les joueurs pour trouver la meilleure solution afin qu’ils puissent les aider tout en aidant leurs sélections. Nous ne combattons pas les clubs. J’ai toujours essayé d’avoir une bonne relation avec eux. »